AirBridgeCargo, la plus grosse compagnie de fret russe va investir sur le tarmac liégeois et créer 400 emplois à terme. L’attractivité 24/7 de l’aéroport liégeois paye.
Moins d’un jour après avoir annoncé l’achat de 34 nouveaux Boeing (29 B777 et 5 B747), la compagnie russe spécialisée dans le transport de marchandise a confirmé un investissement de 26 millions d’euros sur l’aéroport de Liège. Celui qui devrait permettre l’installation du hub européen du chinois Alibaba et la création de plusieurs centaines d’emplois.
Une compagnie internationale
La compagnie AirBridgeCargo (acronyme : « ABC ») est une des plus grosses compagnies cargo russe, elle assure le transport de fret du Groupe Volga-Dnepr, avec une spécialité dans la logistique aérienne complexe des secteurs industriels (pétrole, énergie, aérospatial…). Leader sur le marché russe, elle est aussi implantée sur le continent européen, à Francfort, Amsterdam et Paris, ainsi qu’à Atlanta, Chicago ou Seattle aux États-Unis, Shanghai, Beijin ou Séoul côté asiatique.
C’est précisément le Groupe Volga-Dnepr (VDG) et son partenaire CargoLogicAir (CLA), compagnie aérienne cargo britannique, qui viennent de signer un « protocole de coopération stratégique » avec Liege Airport. Leur communiqué précise qu’ils visent à « créer un centre régional à Liège pour renforcer leurs positions respectives sur le marché européen et augmenter leur volume de fret. Au total, plus de 23.000 m² d’entrepôts seront construits, 26 millions d’euros investis et 400 nouveaux emplois seront créés. » Le nombre de vols, actuellement six par semaine, va passer à une moyenne hebdomadaire de 30. La disponibilité de l’aéroport liégeois, « garanti ouvert 24/7 » n’y est certaine pas pour rien.
L’aéroport de Liège a prouvé sa fiabilité
La compagnie russe s’y est implantée à Liège depuis 2017, quand elle a dû limiter ses activités à l’aéroport de Schiphol (Amsterdam), proche de la saturation. Et visiblement, les choses se sont bien passées. Pour accueillir le projet du Groupe Volga-Dnepr, l’aéroport de Liège a dû adapter son plan de développement. L’implantation russe se fera en front de pistes, dans la partie nord du site liégeois, l’ancienne zone militaire. À termes, elle devrait permettre à l’aéroport liégeois de comptabiliser 300.000 tonnes de fret et dépasser ainsi le million de tonnes annuelles.
On doit aussi y ajouter la concrétisation probable d’un autre projet, chinois celui-ci, avec le logisticien du géant chinois de l’e-commerce Alibaba. Il y a quelques semaines, pour rappel, Cainiao, la société qui assure la logistique de ce dernier, a aussi désigné l’aéroport de Liège comme hub européen, aux côtés de Kuala Lumpur, Moscou, Dubaï et Hangzou dans son réseau mondial. Le projet vise également des surfaces énormes mais dans la partie arrière de l’aéroport, celle des zones de développement économiques. Certains parlent d’une implantation qui pourrait être dix fois supérieure à celle des Russes. Visiblement, rien n’est encore décidé quant à la compagnie qui assurera les vols pour Cainiao. Il n’est pas impossible que les deux dossiers finissent par se croiser un jour.
Source : Eric Renette – Le Soir 18/07/2018